Tour de France : interview souvenir avec Bernard Thévenet

Pourquoi le Tour de France est une course mythique ?

C’est une course mythique car elle revêt une véritable histoire pour chacun. Me concernant c’est en le voyant passer en bas de chez moi, tout petit, tout gamin que j’avais dit à l’époque « moi aussi je ferai cette course ». Bien sûr avec le ton d’un gamin de cette époque, mais déjà piqué par la passion de cet événement sportif. C’est aussi une épreuve d’une exigence incroyable, sur trois semaines à travers des routes, des villages, des monts exceptionnels. Pour un coureur il faut bien comprendre que le Maillot Jaune est légendaire, il vous change totalement dès lors que vous le portez, ne serait-ce qu’une fois.

Votre meilleur et pire souvenir ?

J’ai bien plus de bons souvenirs que de mauvais. Ma première sélection pour le Tour de France en est un. C’est arrivé un peu par hasard, mais une telle opportunité me semblait tellement incroyable et finalement ce n’était que le début d’une belle histoire avec le Tour. Il y a également ces deux victoires en 1975 et 1977 où je remportais le Tour de France et battait Merckx. J’ai aussi bon nombre de moments exaltants sur le Critérium du Dauphiné remporté à deux reprises et pour lequel je continue ma mission de « conception » de cette épreuve chaque année en choisissant les villes pour créer le parcours global.

Pas vraiment de pire souvenir, mais des moments assez difficiles sur chaque Paris-Roubaix, avec des pavés sur lesquels je n’étais vraiment pas à l’aise, mais je bossais autant que possible pour mes coéquipiers. 

Votre étape préférée ?

Arriver dans le mont Ventoux ! L’une de mes plus belles victoires face à Ocana et Merckx, alors que tout le monde était à bloc et que nous explosions les uns et les autres. La joie ressentie était tout simplement indescriptible face au monument que je venais d’escalader.

Si vous deviez retenir une anecdote...

Ce serait mon arrivée au Tour de France. Ma 1ère participation tient vraiment du hasard, autrement dit « j’étais au bon endroit et au bon moment ». Je n’étais pas sélectionné pour la course, mais suite à un désistement on m’appelle la veille en me disant « tu es capable d’être à Limoges demain matin ? » En fait, on m’avait appelé car j’étais celui qui habitait le plus proche du départ du Tour. Ce hasard m’a permis de franchir un cap et de lancer ma carrière.

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